ISC Paris ISC Paris

Créativité et Innovation

Un cours de commerce international pas comme les autres à l’ISC Paris

Créer une entreprise, imaginer un produit, et arriver à le commercialiser n’est pas une chose facile. Proposer à des étudiants de participer à la mise en place de ce produit sur un nouveau marché est moins facile. Mais proposer cela à des groupes d’étudiants qui ne se connaissent pas, qui ne sont pas de la même école et qui sont dans deux pays différents relève de l’exploit. Ce projet est bel et bien réel, et c’est l’essence même du ‘projet Utrecht’. Et L’ISC Paris a relevé le défi !

Tout a commencé au printemps 2021 quand l’ISC Paris a reçu une demande d’une université hollandaise. Le but pour cette université : trouver une école de management française et établir avec elle un partenariat, dans l’optique de proposer un cours de commerce international mutualisé entre deux groupes d’étudiants : un groupe français et un groupe hollandais. Ces étudiants – qui ne se connaissent pas – allaient avoir entre leurs mains de véritables produits proposés par de réelles entreprises, et allaient devoir travailler à la création d’un nouveau marché : les Pays-Bas.

Johann Vitrey, enseignant à l’ISC Paris, mais avant tout chef d’entreprise dans l’import/export de produits de haute parfumerie était LA personne pour mener ce projet. Nous avons mené un entretien avec lui pour tenter de mieux comprendre comment s’est déroulé ce projet innovant, ce que cela a apporté aux étudiants d’un point de vue pédagogique et même d’un point de vue professionnel.

Johann Vitrey, professeur à l’ISC mais aussi chef d’entreprise

Je m’appelle Johann Vitrey, j’ai 42 ans, et je suis chef d’entreprise d’une société spécialisée dans l’import/export de produits de haute parfumerie. Cette expérience m’a ouvert les portes de l’enseignement depuis 2014 où je donne des cours aux masters de l’école supérieure de parfum à Paris (ESP). Et en 2016, Charles Berger (Directeur corporate et développement international ndla) m’a contacté pour que je donne des cours de commerce international à l’SC. Je suis donc le plus souvent avec les B3 initiaux et international track en ‘commerce international’, et de temps en temps avec des MSc en ‘communication de crise’ et Master Luxe ‘histoire du parfum’. Mon expérience professionnelle et celle d’enseignant m’offrent une double casquette terrain/pédagogie. Et quand le projet Utrecht est arrivé sur la table, Fernanda et Jamie m’ont sollicité pour y participer.

Le projet Utrecht, qu’est ce que c’est ?

Alors Utrecht est une ville des Pays-Bas où on trouve une université spécialisée dans le management commercial. Donc le ‘projet Utrecht’ initialement vient d’eux, et par le biais de Jamie et Fernanda, l’ISC a accepté le partenariat. Leur volonté, de façon très générale, c’était que les étudiant français trouvent des entreprises françaises et proposent les produits/services de ces sociétés aux étudiants hollandais pour que eux, travaillent sur l’introduction de ces produits sur le marché hollandais.

Le cours était donc un cours de commerce international, où les étudiants français et hollandais devaient travailler ensemble. Le rôle des étudiants de l’SC était de démarcher des entreprises, et de réaliser une étude de marque -ainsi que de l’industrie et du marché dans lequel elle évolue– pour établir une fiche d’identité du produit/service en vue d’exporter. Une fois ce travail terminé, les étudiants hollandais (qui commençaient leur semestre) reprenaient le travail et devaient évaluer ce qu’avaient fait nos étudiants de l’ISC et ensuite identifier et démarcher des prospects (clients potentiels ndla) pour ouvrir un nouveau marché pour le compte de l’entreprise française.

Le semestre des étudiants hollandais n’est pas terminé, nous n’avons donc pas encore les résultats finaux, même si je sais que le déroulé se passe très bien ! Je m’entretiens une demi-heure par semaine avec eux. Il en est de même pour le dirigeant de medical 3D, l’autre projet soumis aux étudiants.

Qu’est ce que ce projet à apporté ?

Ce projet a permis (et permet parce qu’il n’est pas encore terminé) de proposer aux étudiants un cas plus que concret comme application au cours. Dans un cours de commerce international, le fait de travailler avec une véritable entreprise, avec de véritables produits, de véritables clients et de véritables problématiques permet aux étudiants de voir comment cela se passe en réalité et de se mettre dans la peau d’un chef d’entreprise qui cherche à commercialiser son produit et à l’exporter. Pour eux, c’est un exercice absolument concret et le succès est réel. J’ai pu voir l’énorme différence qu’il y a entre un cas concret comme celui-ci et un cas abstrait qu’on leur propose habituellement.

Le second point important, d’un point de vue innovation pédagogique, c’est le fait d’avoir construit un seul cours autour de 2 classes, dans 2 universités/écoles différentes et dans 2 pays différents. On peut penser que chaque groupe d’élève font que la moitié du travail, mais c’est un travail d’équipe linéaire ou tout le monde commence et termine ensemble.

Qu’elles ont été les difficultés rencontrées ?

Alors la grosse difficulté qu’on a eu au début a été dans la recherche d’entreprises partenaires pour travailler avec nous. Avec la crise sanitaire, il y a eu beaucoup d’incertitudes, de désistements, de projets qui n’ont pas abouti… Pour aider les étudiants, j’ai donc mis à leur disposition une de mes entreprises d’import/export de bougies parfumées, pour qu’ils puissent travailler. Et après ça, les étudiants ont réussi à incorporer une autre société, medical 3D qui propose des prothèses  orthopédiques fabriquées via une impression 3D afin de proposer des produits qui ne sont pas génériques mais bien adaptés à chaque patient. Les étudiants ont donc eu à travailler avec ces deux sociétés.

Quel est l’intérêt de ce projet ?

Ce projet a eu pleins de points positifs, à pleins de niveaux différents. Déjà, je me répète mais c’est important, l’idée de faire travailler des étudiants de deux pays différents sur un même sujet à attiser leur curiosité et leur implication. Ensuite, le fait de travailler sur quelque chose de concret leur a permis de se rendre compte des difficultés, des freins mais aussi des opportunités que peut avoir un chef d’entreprise lorsqu’il cherche à commercialiser son produit.

De plus, j’ai eu à cœur de travailler avec une entreprise comme medical 3D qui permet à des personnes en situation de handicap de trouver ou retrouver une certaine mobilité et liberté. Je suis devenu sourd profond il y a trois ans et aujourd’hui grâce à un implant cochléaire je peux parfaitement t’entendre ! (je suis membre du comité d’éthique national de l’ORL et de la Fondation internationale pour l’audition)

Enfin, le fait de proposer aux étudiants ma société d’import/export de bougies parfumées m’a permis d’enfin m’implanter sur le marché hollandais. Grâce aux étudiants, mes bougies se vendent aux Pays-Bas et je suis en train de réfléchir, en accord avec l’ISC, à une façon de remercier les étudiants qui m’ont aidé dans ce projet !